A première vue, ce verset est juste un concret supplément à la «règle d’or générale de l’éthique» : «Ne faites pas à autrui ce que vous n'aimerez pas qu'on vous fasse». Mais il faut plus profondément jeter un coup d’œil. Nous ne voulons pas que les gens nous jugent, parce que nous ne faisons pas confiance à leurs jugements: peu importe, ils ne pourront en rien arranger la situation. Nous n’acceptons pas leurs condamnations, parce que nous considérons qu’elles ne sont en rien meilleures aux nôtres. Et c’est pourquoi nous refusons orgueilleusement leurs pardons, ce qui nous permet aussi de ne pardonner personne. Ainsi, nous jugeons, condamnons, et ne pardonnons pas. Mais Jésus ne parle en effet pas seulement de la justice et du pardon humain, mais aussi du Divin. Tout est différent ici, Dieu a absolument le droit de juger, ce jugement nous fait peur parce que le Juge nous voit entièrement. Voila ici nous commençons à
«rêver» du pardon, de la grâce dont nous ne méritons pas. Mais nous devons alors reconnaitre la supériorité de la grâce sur la justice et sur la manière dont nous nous comportons envers les autres. Et ceci veut dire -ne peut pas juger, ne pas condamner, pardonner.