Reflexions pour26 janvier 2021

Il est intéressant: pourquoi soudain l'auteur de l’épître aux hébreux s'est mis à parler des anges, affirmant que Dieu a placé à la tête de la création pas les anges, mais l’homme? Il semblait qu’on ne devait pas dire grande chose de cela, car la véracité des mots de l’écrivain divin devient claire à tout un chacun, ayant lu ne serait-ce qu’une fois les premiers chapitres du Livre de Genèse. Mais tout de même, comme on voit, il y avait dans l'Église certaines tendances spirituelles, qui ont obligé l'auteur du message à mettre l’accent sur l'idée que l’homme n'est pas du tout plus inférieur que l'ange.

En quoi était le problème? Très probablement, dans ces tendances spiritualistes et gnostiques, qui ont commencé à se manifester dans la vie d'église peu de temps après la catastrophe de 70 A.C., quand, apparemment fut écrite l’épître. Autrefois, avant la catastrophe, le principal problème de l'Église et du milieu proche de l’église était apparemment le messianisme politique; maintenant, après l'effondrement de la révolte messianique et la destruction du Temple, il est devenu le messianisme mystique, lié, probablement, avec les représentations messianiques de certains mouvements sectaires et semi-sectaires comme les Esséniens. Et pour ces mouvements, était caractère la spiritualisation de l'image du Messie et du Royaume.

Les paroles du Sauveur que Son Royaume «n’est pas de ce monde», étaient compris dans ce milieu littéralement, de sorte que le Royaume commençait à être perçu, comme quelque chose de transcendant, n'ayant pas de rapport ni avec notre monde, ni avec notre réalité en général. Et en ce qui concerne le Messie, on avançait des suppositions qu'Il n’a peut-être jamais du tout été un Homme, que toute Sa vie est quelque chose de semblable au phénomène angélique, que Son corps était illusoire, et donc, illusoire était aussi la crucifixion, et Sa mort elle-même. Et Sa résurrection fut seulement la révélation de Sa véritable nature non humaine et sa libération de cette visibilité du corps humain, ce qui en fait n’avait pas chez Lui et ne pouvait pas être.

Et maintenant l'Église devait déjà résister non le messianisme politique, mais ce genre de mauvais mysticisme, qui du christianisme laissait seulement la forme extérieure, et encore assez souvent bien déformé. Et l'auteur de l’épître doit de nouveau et de nouveau rappeler qu'au centre du monde terrestre se trouve non pas un «pur» ange incorporel, mais l’homme. Et Dieu S'est incarné non pas en un «pur» ange incorporel, mais en Homme. Rappeler pour que l'Église ne cesse pas d'être elle-même: le corps du Christ, rempli de la vraie vie d’un Homme qui a réellement vécu, qui est réellement mort, est réellement ressuscité.