Reflexions pour14 avril 2019

La question des dix justes se lève chaque fois, quand on lit l'histoire de la visite des anges à Abraham. En effet : pourquoi particulièrement dix? Est-ce que ne serait-ce qu’un juste ne mérite pas le salut, tout comme dix? Et s’il y a dans une ville ne serait-ce qu’un juste, pourquoi une telle ville ne mérite pas l'indulgence, de même que celle, dans laquelle sont restés dix? On peut croire que dix est un nombre magique, dont le nombre de justes dans la ville ne doit pas descendre au plus bas, sinon la ville est condamnée! En réalité le problème n’est bien sûr pas dans la magie.

Le problème est que, selon la tradition juive, la communauté des croyants devrait comprendre un minimum de dix personnes, alors elle pourrait être considérée spirituelle et religieuse. Dix personnes peuvent faire une réunion de prière, qui sera considérée complète par la synagogue. Certes, ces coutumes ne se sont pas du tout formées au temps d'Abraham, mais beaucoup plus tard, quand fut écrite la Pentateuque.

Mais l'idée de la Sainte Écriture est assez transparente : pour qu’une ville ne périsse pas à cause des péchés de ses habitants, il doit y avoir là, une communauté de fidèles, allant sur la voie de la justice. Si elle n’y est pas, la ville est condamnée. Si dans une telle ville condamnée, on trouvera ne serait-ce qu’un juste, on le fera sortir de la ville périssante, comme fut le cas avec Lot. Mais seulement la communauté de fidèles, comme on voit, donne un sens à l'existence de la ville, de la nation, du pays.